Du bilan carbone aux projets forestiers : décryptage !

Article du 29 janvier 2023

Compensation, neutralité, certification, bilan, finance carbone: tous ces termes que nous lisons pour valoriser un projet forestier ou encore valoriser les efforts environnementaux d’une entreprise privée. Mais qu’estce que ces termes signifient réellement et comment les utiliser ? Nous les décryptons dans cet article.  

 

Partie 1 : Quelles sont les questions à se poser avant de faire son bilan carbone ?  

Aujourd’hui, la lutte contre le changement climatique devrait être une priorité pour tous, entreprises ; institutions, collectifs et individus. Comme toute démarche d’amélioration ou de changement, à la suite de la prise de conscience, il convient d’effectuer un état des lieux sur la situation actuelle. Il peut se faire sous la forme d’un bilan carbone afin de comprendre et d’identifier les points à améliorer. Le bilan carbone est l’une des premières activités à mener par une organisation avant même de parler de réduction ou compensation.  

  • Qu’est-ce que le bilan carbone de mon activité ?  

C’est un outil permettant de comptabiliser toutes les émissions de gaz à effets de serre de mon activité. En France, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) a conçu l’outil pour comprendre et analyser les différentes activités (du particulier aux entreprises) qui rejettent directement ou indirectement des gaz à effet de serre (GES).  

  • Qu’est-ce qu’un gaz à effet de serre ?  

Selon les accords internationaux, les GES sont : le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N20), l’hydrofluorocarbure, le perfluorocarbure et l’hexafluorure de soufre. Nos activités humaines ont engendré un accroissement de production des GES qui participent eux-même au réchauffement global de la planète.  

  • Quels sont les objectifs de ma démarche ?  

Est-ce une démarche personnelle, une prise de conscience, une obligation légale, un atout commercial ?  

  • Quel est le périmètre de comptabilité ?  

Le bilan que je souhaite mener est-il pour l’ensemble de mes activités ou pour un département, une catégorie d’activité ? Si je décide de faire plusieurs bilans, cela me permettra d’établir un plan d’actions propre à chaque département. Si votre structure est de taille petite à moyenne, privilégiez un unique bilan.  

  • Qu’est-ce que la neutralité carbone ?  

La neutralité carbone, aussi appelé « net zéro », c’est l’équilibre parfait entre les émissions de GES (mesurées en équivalent-CO2) et les absorptions de GES. Pour qu’il y ait une neutralité carbone globale, les entreprises, collectivités, individus doivent prendre en main leurs émissions afin de les réduire (interne) puis, dans un second temps, contribuer à les compenser (par des services externes). 

  • Est-ce que le bilan carbone est le meilleur diagnostic pour connaitre notre empreinte sur la vie ? 

L’approche carbone, dont le bilan carbone en fait partie, c’est une approche parmi d’autres pour prendre en compte nos impacts sur la planète et la qualité de vie sur terre. Il est nécessaire de comptabiliser notre atteinte sur la biodiversité et notre rôle à jouer, l’approche carbone est l’une des composantes, elle se limite au réchauffement climatique. L’IPBES, la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques, considère le carbone comme un des cinq axes prioritaires pour conserver la vie sur terre avec l’usage des terres, la surexploitation des ressources, la pollution, les maladies et les espèces envahissantes.  

En d’autres termes, prêter attention et réguler ses GES est nécessaire et urgent, mais ce n’est pas le seul critère à améliorer.  

  • Quels sont les actions à mener généralement pour diminuer son impact carbone ?  

Dans ce processus de « mesurer, comprendre, réduire, compenser », à la suite de la mesure et de l’identification des activités émettant des GES, deux grands leviers sont actionnables pour atteindre une neutralité carbone :  

  1. Prioritairement : la REDUCTION des émissions.  
  1. Puis l’AUGMENTATION des puits de carbone, de l’absorption.  

La réduction est prioritaire car, moins l’entreprise en émet, moins elle aura à « annuler » ses émissions. La contribution, autrefois appelée compensation, pour agir sur levier 2, se fait dans un second temps, quand tout a été mené en amont pour réduire drastiquement les sources. Donc, s’orienter en premier lieu vers la contribution en finançant des projets aux puits de carbone ou d’évitement de la déforestation, c’est faire fausse route. 

Partie 2 :  Quel est le rôle de la finance carbone pour les projets forestiers ?  

23% des émissions anthropiques de gaz à effet de serre proviennent de l’Agriculture, la Foresterie et les autres Usages des Terres (AFOLU) dans le monde (GIEC). Il est nécessaire d’obtenir des financements pour pouvoir agir rapidement face à l’urgence climatique. La finance carbone peut être un des financements possibles car son objectif principal est de réduire les émissions de GES en favorisant des investissements financiers dans des techniques moins polluantes.  

  • Diminuer les émissions  

Pour agir sur la source et diminuer les émissions, il est important d’agir contre la déforestation : en d’autres termes, on parle d’émissions évitées. Ce sont globalement des projets qui visent à protéger et conserver des forêts ou zones humides en danger afin d’éviter leur déforestation. Cela peut être financé par des projets REDD+ (Réduction des Emissions liées à la lutte contre la Déforestation et la Dégradation des forêts).  

  • Augmenter la séquestration 

Pour augmenter les puits de carbone et ainsi le captage de CO2, il est possible de participer à des projets d’afforestation et de reforestation, d’amélioration de techniques agricoles ou encore d’implémentation de certaines technologies. Ce sont globalement des projets de reboisement (mangroves ou forêts) et d’agriculture régénérative (captant du CO2 dans le sol). Cela peut être financé par les projets ARR (Afforestation, Reforestation et Revegetation).  

Au-delà de l’objectif climat, la finance carbone peut devenir un levier de financement pour des projets de développement local. Ce type de financement peut être indépendant des bailleurs de fonds, et pérenne (pour des projets de 20 à 30 ans minimum). Ainsi, la finance carbone peut permettre d’agir concrètement et dès aujourd’hui à la protection et la réhabilitation des forêts et des mangroves dès aujourd’hui contribue à l’effort global face aux risques climatiques. 

 

Partie 3 :  Quelles opportunités suite à votre bilan carbone ?   

Chez Kinomé, nous avons pour mission principale de répondre au problème global par les Hommes et les arbres. Kinomé propose des solutions en lien avec l’Humain, ses organisations et ses entreprises (par des missions d’accompagnement), les forêts françaises et étrangères (par des plantations), ainsi que la mangrove (l’animation de collectif). Nous vous proposons ici un focus sur ces trois activités. 

Investir dans un programme éducatif  

  • En quoi les plantations de forêts ont toute leur place ?  

Les arbres sont des puits naturels de carbone (par leur fonctionnement physiologique) et la forêt procure d’immenses bénéfices comme par exemples ses rôles de refuge pour animaux, insectes, espèces végétales et champignons, des sols stables en santé, la qualité des eaux et de l’air, la régulation de la pluviométrie, les emplois directs et indirects créés ou encore le bien-être des résidents. 

  • Qu’est-ce que le programme Forest&Life  ?

C’est un programme éducatif mené en partenariat avec les écoles primaires qui se déroule tout au long de l’année scolaire grâce au mécénat d’entreprise. C’est-à-dire qu’en tant qu’entreprise vous pouvez financer la plantation d’arbres par des enfants proches de chez vous et également encourager la solidarité internationale grâce à la correspondance avec nos implémentations internationales.
En savoir plus .
 

Protection des forêts de Mangrove avec le collectif 5 deltas 

  • Quelles sont les rôles principaux des mangroves ? 

Comme les forêts d’arbres, les mangroves ont de nombreux rôles vertueux comme la filtration de l’eau, l’hébergement de faune aquatique et terrestre. Elles maintiennent les côtes contre les aléas climatiques et sont également des puits de carbone.  

  • Que fait le collectif 5 deltas ?  

Le collectif 5∆ est un regroupement de 14 organisations internationales dans cinq pays différents (Mauritanie, Sénégal, Gambie, Guinée Bissau, Guinée Conakry) qui se sont réunis dans le but de partager et améliorer la diffusion d’outils, méthodologies et bonnes pratiques pour accompagner les communautés locales à mieux vivre dans les espaces de mangroves.

Kinomé, à travers ses différentes missions dont les missions de conseil moyennes et longues durées, accompagne les structures dans la compréhension de son empreinte environnementale et sociétale. L’entreprise co-construit des points d’amélioration concrets afin de diminuer l’empreinte négative d’un organisme sur le climat, la biodiversité, les populations locales, ou d’autres thématiques. Par exemple, Kinomé a accompagné la République de Côte d’Ivoire dans sa stratégie CDN (Contribution Déterminée Nationale) pour établir une stratégie d’atténuation et d’adaptation au changement climatique.