Appui au renforcement des capacités dans le suivi et la mise en œuvre de la Contribution Déterminée au niveau National au Cameroun

Article du 17 juin 2021

Situé en Afrique Centrale, le Cameroun bénéficie d’une grande richesse en ressources naturelles grâce à une importante diversité agro-climatique, allant des grandes zones forestières du sud aux zones sahéliennes très arides près de la frontière Tchadienne. Surnommé « l’Afrique en miniature »1 en raison de cette grande diversité, le Cameroun ne fait pas exception et subit actuellement les effets néfastes du changement climatique : montée du niveau des eaux, sécheresse, tempêtes, inondations et pluies diluviennes… 

 

Le gouvernement du Cameroun s’est engagé à soutenir les efforts de lutte contre le changement climatique dans ses stratégies nationales de développement. En 2016, dans le cadre de l’Accord de Paris, le Cameroun s’est engagé à réduire de 32% son empreinte carbone à l’horizon 2035 et a élaboré sa Contribution Déterminée au niveau Nationale (CDN). En 2020, le Cameroun a formulé sa Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30) qui entend intégrer davantage les préoccupations liées aux changements climatiques dans les stratégies et politiques sectorielles. 

 

La gouvernance institutionnelle étant essentielle pour permettre la bonne réalisation des initiatives et stratégies climat, l’un des principaux enjeux pour assurer la mise en œuvre effective de la CDN est donc d’harmoniser et de renforcer le dispositif institutionnel national de mise en œuvre en clarifiant les rôles et responsabilités de chaque instance et en mettant en cohérence les différentes initiatives. 

 

C’est dans ce but qu’Expertise France a recruté le consortium Kinomé-Baastel dans le cadre de la facilité Adapt’Action lancée en 2017 à travers laquelle l’Agence Française de Développement (AFD) et Expertise France accompagnent 15 pays et organisations régionales particulièrement vulnérables aux impacts du dérèglement climatique dans la mise en œuvre de leurs stratégies d’adaptation. 

 

Dans la première phase de cet accompagnement, Kinomé-Baastel a conduit une série d’entretiens auprès des parties prenantes du cadre national de concertation sur les changements climatiques (cadres ministériels, points focaux, centres de recherche, organisations de la société civile…) afin de produire un « Rapport d’identification des forces, faiblesses, opportunités et menaces du dispositif institutionnel existant et des recommandations pour le suivi des processus climat ».  Ce document présente une analyse SWOT (des forces, faiblesses, opportunités et menaces) du dispositif institutionnel et propose des recommandations pour le suivi des processus climat.  

 

Les résultats présentés dans ce rapport nécessitent d’être discutés et validés par les parties-prenantes concernées et les partenaires techniques et financiers. Le 9 juin, Damien Kuhn, responsable des opérations internationales chez Kinomé, s’est donc rendu au Cameroun afin de (i) présenter, en équipe avec les consultants nationaux, le rapport d’analyse du dispositif institutionnel existant et les recommandations qui ont été faites en lien pour améliorer le suivi des processus climat et de (ii) discuter et enrichir l’analyse du cadre et les recommandations pour améliorer les processus climat par les parties prenantes. 

 

Cet atelier regroupant une cinquantaine de personnes (ministères sectoriels, points focaux, organisation de la société civile, PTF…) a permis d’enrichir l’analyse du cadre institutionnel et de clarifier les rôles de chaque parties prenante. Cet atelier sera, dès la semaine prochaine, enrichi par des réunions de co-construction afin que l’équipe de consultants puisse proposer un dispositif institutionnel pour le suivi et la mise en œuvre des CDN cohérent et harmonisé, précisant le rôle et les responsabilités de chaque partie prenante, ainsi que les modalités de fonctionnement interinstitutionnelCette proposition de dispositif institutionnel sera ensuite présentée lors d’un atelier de validation à l’attention d’Expertise France et des principales parties prenantes.